But du projet : Ce projet vise une amélioration durable des conditions de vie des populations vivant dans les régions des Cascades et des Hauts-Bassins.

Raison d'être du projet : Au Burkina Faso, la situation sanitaire actuelle est extrêmement problématique, problèmes liés aux difficultés d’approvisionnement en eau potable, au manque d’hygiène, à la déficience de l’assainissement, à la pollution des eaux et à la contamination de l’environnement. Les répercussions sont néfastes tant au plan socioéconomique qu’au plan de la santé. Plus de 15 000 enfants de moins de 5 ans meurent chaque année de diarrhée, une grande majorité de ces décès étant directement attribuée à l’impureté de l’eau et au manque d’assainissement et d’hygiène.

Quoique l’état burkinabè soit sensibilisé à cette problématique, la situation demeure fort préoccupante. Parmi les facteurs qui semblent déterminants dans la difficulté à trouver des solutions durables adaptées aux besoins des populations, on peut citer : la pauvreté qui frappe une grande partie de la population, les habitudes socioculturelles inadéquates, l’éducation sanitaire déficiente, l’urbanisation galopante liée à une forte croissance démographique, l’insuffisance ou l’inadaptation des systèmes d’assainissement, l’analphabétisme et le non-respect de la législation en matière d’environnement. Il devient urgent d’intervenir auprès des populations concernées afin de les sensibiliser à la grande problématique de l’AEPHA (approvisionnement en eau potable, hygiène, assainissement) et de l’environnement.

C’est dans cette démarche que s’inscrit le projet « Sensibilisation par l’art et éducation populaire en AEPHA et environnement ». Les populations cibles habitent les régions des Cascades et des Hauts-Bassins. Dans ces régions, la rapide croissance démographique engendre d’importants problèmes en AEPHA, en environnement (coupe abusive du bois, culture sur brûlis) et en gestion des eaux de production (faible protection des berges, absence de pratiques de conservation des eaux et des sols). Cette pression sur l’écosystème du bassin versant de la Haute Comoé risque d’avoir de lourdes conséquences sur la santé publique, l’environnement et l’économie.

Réalisation du projet : Le projet cible les populations des communes de Banfora, Bérégadougou, Moussodougou, Toussiana et Péri. Quatre organismes burkinabè ont trouvé auprès d’Oxfam-Québec le partenariat et le soutien nécessaires à la réalisation d’un tel projet : Association Munyu des femmes de la Comoé (AFC/Munyu), Association Être comme les autres (ECLA), Association Wouol de Bérégadougou (AWB), Union des Producteurs de Fruits et de Légumes de la Comoé (UPPFL/CO).

L’objectif du projet est d’atteindre toutes les populations concernées, même les plus isolées, afin de les sensibiliser et de les mobiliser face à la situation sanitaire actuelle et face à la problématique liée à l’environnement. Pour y parvenir, les connaissances, les compétences, les capacités matérielles et organisationnelles des partenaires burkinabè doivent être développées en AEPHA, en environnement, en éducation populaire et en art. Comme les quatre troupes de théâtre qui se déplacent dans les communautés sont membres des organismes partenaires, leur formation artistique fait partie intégrante du projet. Pour assurer l’autonomie future de tous les intervenants dans leur domaine, il est essentiel de renforcer leurs capacités et ce renforcement constitue un volet important de la phase III du projet.

La sensibilisation des jeunes en éducation sanitaire et en protection de l’environnement passe par le milieu scolaire et le développement d’activités pertinentes se révèle essentiel à la démarche. Quant à la sensibilisation et la mobilisation auprès des populations locales, c’est à travers diverses activités qu’elle se poursuit : animations, causeries-débats, visites à domicile, réunions de quartier, assemblées villageoises, projections de films, campagne de communication à travers les médias de masse et la radio communautaire, représentations de théâtre-forum. Au Burkina Faso, le théâtre-forum s’est révélé être un moyen privilégié de communication, de sensibilisation et de mobilisation des populations, même les plus isolées en milieu rural.

Changer les comportements liés à des habitudes tenaces ou à des coutumes ancestrales ne peut se faire sans une éducation appropriée, une volonté ferme de changement et par une mise en place de mesures qui permettront à tous les Burkinabè d’accéder à l’eau potable, à l’hygiène, à l’assainissement et à un environnement protégé. Ce projet est un pas dans la recherche d’un développement humain durable au Burkina Faso.